Stop à la toute puissance financière
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Laissez-moi-vous conter deux histoires contradictoires aujourd’hui. Deux histoires qui méritent que l’on y passe un peu de temps.
Hier dans le journal Libération, l’ex patron de Saint-Gobain dénonçait la dictature du profit à court terme en déclarant « il faut sortir de la primauté de l’actionnaire ».
Même si Jean-Louis Beffa n’a jamais tenu un tel discours lorsqu’il était aux manettes, de peur surement de fâcher ses propres actionnaires, le voilà aujourd’hui prônant la cogestion et la concertation sociale, le développement de l’actionnariat salariés, l’entrée des syndicats dans les conseils d’administration et demandant l’abandon du modèle libéral financier pour lequel a opté la France il y une vingtaine d’années !
A l’autre extrémité de l’échelle de Richter une étude réalisée par des analystes de Crédit Suisse dénonce la stratégie d’échec du Pdg de GDF. Les mots sont sans appel ; fin de cycle, manque d’opportunité de croissance, et recommandation négative poussant leur lecteurs à vendre le titre GDF. A cela s’ajoute une critique de la gouvernance du Groupe, accusant les administrateurs de préférer jouer la carte de la hausse du dividende plutôt que la hausse du cours de bourse. Crédit Suisse en profite au passage pour dicter à Mestrallet ce qu’il doit faire pour qu’ils daignent un jour redevenir acheteurs du titre. Tout cela peut vous paraître complexe, mais ce qui est clair c’est que les deux rédacteurs de cette note préfèrent voir fluctuer le titre de GDF, quitte à le faire baisser avec des notes acerbes de ce type, pour mieux spéculer sur un rebond ensuite.
Selon un sondage, peu sur et peu crédible réalisé par un nouvel institut « DTO» (Del Toro Opinion), 95% des français sont opposés à la toute puissance et à l'omniprésence de la finance, même d’ancien grands patrons nous le disent, mais il ne se passe toujours rien. C’est peut être aussi pour cela que Mélanchon et Le Pen se prennent à rêver !